Tu t'amuses ou tu t'engages?

Publié le 26 Octobre 2015

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Comme chacunE le sait, le couple, c'est pas gagné. C'est du travail, une bataille de tous les jours contre la routine, c'est pas de tout repos.

Cosmopolitan qui nous parle d'étapes, d'acquis, de parcours du combattant.

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Alors déjà, un couple qui marche bien, c'est quoi ? Hé bien sachez qu'un couple qui marche, avant tout, c'est un couple qui dure. Faut tirer sur la ficelle, raviver la flamme, surmonter ensembles les épreuves, faire durer, DURER, on vous a dit. Plus c'est long, plus c'est bon, ben en amour, c'est pareil. Tu vas tout de même pas nous faire le coup de l'éjaculateur précoce, non mais ho ?

La rupture, c'est l'échec, genre il y en a au moins un des deux qui a pas bien fait gaffe à ce que le feu s'éteigne pas. Il faut trouver le/la coupable. C'est qui qui a arrêté d'aimer en premier ? C'est qui qui a pas fait assez d'efforts pour rester amoureuxSE ? C'est qui qui s'est pas assez investiE ?

Hé oui, parce que le couple, c'est comme la bourse, il faut investir. Du temps, l'argent, de l'énergie, comme autant d'actions achetées qui pourraient devenir rentables plus tard. Tes efforts seront récompensés. Tu verras, tu regretteras pas d'avoir manqué cette soirée pour un putain de repas de famille, d'avoir passé des heures sur Skype, de t'être forcéE à rencontrer les amiEs, d'avoir mêlé si étroitement ta vie à celle de l'autre que se séparer devient synonyme de tout reprendre à zéro.

Il faut avoir des projets communs, un futur en vue, il y a des étapes. D'abord tu te fréquentes juste, limite au début l'autre est juste ton plan cul (hihi). Et après t'en es tombéE amoureuxSE (hihi). Après c'est officiel, puis là tu vas voir des expos ensemble, boire des coups, pourquoi pas des petites vacances tant qu'on y est, ou au moins un petit week-end. A deux, en amoureuxSE. C'est officiel, vous êtes un couple, bravo, votre relation est « réelle », maintenant.

Après un petit moment de « relation un peu sérieuse mais pas trop » arrive l'étape sédentarisation. Bah ouais. C'est le niveau deux, en quelques sortes, il faut habiter ensemble, c'est la suite logique. Vous vous êtes déjà dit « je t'aime », vous vous embrassez sur la bouche à chaque fois que vous vous dites bonjour, mais aussi au revoir, et même des fois merci, s'il te plaît ou désoléE. Vous vous envoyez même des petits messages pour vous dire que vous vous manquez.

Donc c'est bon quoi, faut arrêter de faire semblant. Faut passer à l'étape deux. On t'a dit, le couple c'est pas censé être facile, il faut d'ailleurs que tu crées toi-même les difficultés, sinon ça serait TROP facile.

Donc même si t'as pas trop envie, il faut faire évoluer ta relation. L'améliorer quoi, qu'elle devienne sans cesse plus sérieuse, plus engagée. Comme la croissance, ça va que dans un sens : l'amour ça peut que croître, que devenir plus fort, éventuellement rester pareil mais surtout pas diminuer, sinon c'est la preuve que c'est pas le/la bonNE, qu'il y a un problème à régler, une rupture à faire, et ça ça fait chier.

Il y a plusieurs choix pour évoluer, genre habiter ensemble, se marier, allez se pacser si vous êtes frileuxSES, et bien sûr, faire des gaminEs.

On le sait, ça va être difficile, yen a qui vont râler pour des histoires de chaussettes sales, de pieds froids dans le lit, de babysitter. Mais que vous ayiez envie ou non de prendre le risque, tentez le quand même, parce que c'est la suite logique de votre couple. C'est comme ça. Si vous vous aimez très fort ça va aller les cocos, c'est le moment de prouver au monde à quel point votre couple est solide, à quel point votre relation est stable, c'est pas le moment de se louper, de divorcer, d'arrêter de s'aimer.

Pfiou, toutes ces années déjà, qu'est-ce que ça passe vite olala… Ça serait bien dommage de foutre tous ces efforts en l'air. En fait, plus ça dure, plus c'est compliqué d'y mettre un terme, après tant d'investissement, ola, tout recommencer du début, non non, ça va pas la tête ? Il suffit d'y mettre un peu de bonne volonté, ça va durer.

Si vous ne suivez pas les étapes, ça paraît louche. Vous êtes faitEs l'unE pour l'autre, n'est-ce pas ? Alors si tout va bien, pourquoi vous comptez pas passer votre vie ensemble ? Quand on aime quelqu'un, on a forcément pour projet de passer toute sa vie à ses côtés, construire des choses avec genre une maison, et concevoir des choses avec genre des enfantEs… non ? Si cette envie-là ne te taraude pas, que tu te dis que la vie c'est long, que tant de choses peuvent encore arriver, si tu as le malheur de te dire des fois « tiens, si un jour ça se termine avec MachinE j'aurais l'opportunité de faire ça », si tu t'imagines un futur ou toi et ton âme sœur seriez séparéEs, alors il y a un problème. Ce que tu vis n'a pas de sens et mieux vaudrait arrêter tout de suite, puisque ça va s'arrêter un jour. Ton amour n'est pas le Bon Amour™. Parce que le Bon Amour™ veut forcément durer toujours.

Cosmo toujours qui nous parle de durabilité, de bilans, de réussite. Que c'est mignon.

Cosmo toujours qui nous parle de durabilité, de bilans, de réussite. Que c'est mignon.

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Quand tu es célibataire, rien n'est sérieux. Tu « t'amuses », comme illes disent. Tu es censéE profiter de ton célibat comme d'un enterrement de vie de garçon/jeune fille, il faut que ce soit la décadence, la ribambelle des coups d'un soir toutE bourréE. Il n'y a pas d'entre deux, soit c'est sérieux et tu veux te mettre en couple, soit ça l'est pas et alors c'est juste pour rigoler. Les histoires éphémères, c'est drôle mais ça ne compte jamais, ça servira seulement à dire plus tard, « pfiou, tu sais, moi, avant de rencontrer ta mère/ton père, j'ai bien profité ».

Ben oui, enjoy, ça sera pas toujours comme ça. Le célibat est temporaire. Un jour, toi aussi, tu te caseras. Parce que s'amuser c'est bien mais contrairement au Bon Amour™, ça peut pas durer toute une vie. Puis à un moment, faut bosser. La récré est terminée. Sois pas puérile, deviens mature, fais comme tout le monde, case-toi et travaille dur à ta relation. C'est ça devenir adulte : des devoirs, des obligations, des responsabilités.

Ben oui, seule à jamais, c'est l'horreur. Merci Glamour pour ces super conseils. Je vous recommande tout l'article qui est vraiment bien (alerte ironie).

Ben oui, seule à jamais, c'est l'horreur. Merci Glamour pour ces super conseils. Je vous recommande tout l'article qui est vraiment bien (alerte ironie).

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On est d'accord que quand on est célibataire, les relations, c'est pas de l'amour parce que c'est éphémère. Si tu dis « je t'aime » trop rapidement ou sans t'imaginer une relation à long terme, ça peut pas être vrai, il doit y avoir un truc louche. On n'est pas censé attendre plusieurs mois avant de s'aimer, de toutes manières ? C'est pas marqué quelque part dans le Grand Mode d'Emploi des Couples ? L'amour, c'est forcément un sentiment qui naît tard parce qu'on va le faire durer longtemps. C'est un sentiment qui se travaille voyons, pas un sentiment qui se ressent.

Le Bon Amour™, c'est comme ça : il y un moment ou tu commences à aimer, puis tu restes dans cet état d'amour de manière continuelle, jusqu'au jour où éventuellement tu arrêtes d'aimer (mais c'est l'échec). Il n'y a pas d'entre-deux, il n'y a pas de variations dans ce sentiment si complexe qu'est l'amour (d'ailleurs, ce qu'on appelle « amour » ne serait-il pas plutôt un ensemble de sentiments ? Un mélange d'estime, d'admiration, de désir, d'intérêt pour l'autre… et semblerait-il, dans le couple traditionnel, de jalousie de possession ? Sentiments qui peuvent tous varier, indépendamment les uns des autres ?)

Soit tu es en mode « Amour On », soit « Amour Off ». Point barre et arrête de discuter. Alors si tu aimes, tu as forcément envie de faire TOUT ce que contient le package « amour », et tu ressens toutes les émotions communément inclues dans le package « amour », de manière continue et avec une intensité jamais en baisse.

Le sentiment amoureux, aussi simple que ça.

Le sentiment amoureux, aussi simple que ça.

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J'ai l'impression que 90 % des disputes de couple se basent sur la normalité. On se demande si c'est « normal » d'obliger ou d'interdire telle ou telle chose. Si c'est « anormal » de faire tel ou tel sacrifice. Si « dans tous les couples, c'est comme ça », ou pas.

Mais si, c'est normal de désirer la personne qu'on aime. Mais si, c'est normal de faire des efforts pour pimenter sa vie sexuelle. Mais non, c'est pas normal d'avoir envie de coucher ailleurs. Oui, c'est normal d'être jaloux. Oui, c'est normal d'interdire de voir ses ex, non c'est pas normal d'avoir toujours envie de les voir. Oui c'est normal de s'envoyer 25 messages Watsapp par jour, non c'est pas normal de pas répondre dans l'heure. Et tous les couples sont fidèles. Tous les couples habitent ensembles. Tous les couples ont des projets d'avenir.

En fait, cet argument de normalité sert surtout à imposer ses sentiments à l'autre. Je suis jalouxSE, DONC je t'interdis de voir telle personne. Je suis angoisséE DONC il faut que tu m'envoies un message tous les soirs. J'ai besoin d'affection DONC il faut que tu m'en donnes. J'ai besoin de sexe DONC il faut que tu apprennes à aimer plus le sexe. J'ai besoin d'entendre que tu m'aimes DONC tu dois me le dire. Et si tu ne le penses pas, fais en sorte que je ne le voie pas, parce que c'est trop dur de savoir que tes sentiments fluctuent, des fois. Sinon t'es pas normalE. Sinon tu m'aimes pas. Sinon on n'est pas un vrai couple qui s'aime de Bon Amour™ et franchement je vois pas pourquoi on perd notre temps dans une relation qui n'a pas d'avenir.

Commence la série des règles implicites, et vu que tout le monde a une idée différente sur le couple, il s'agira de confronter ta normalité à celle de l'autre. C'est normal de coucher ensemble juste avant de se séparer plus longtemps que d'habitude. Et de coucher ensemble dès qu'on se revoit. D'assister aux présentations/expos/spectacles/conférences de l'autre, d'aller voir ses match de tennis, d'aller crier son nom à la ligne d'arrivée, et bien sûr de faire tout ça pleinE de bonne volonté. Quand on aime, on ne compte pas. Ni son temps, ni son énergie, ni les sacrifices qu'on fait ou qu'on demande à l'autre de faire pour nous. Quand on aime, on veut être en permanence avec l'autre, même quand il/elle est vraiment trop chiantE toutE bourréE en fin de soirée, même quand ille ronfle la nuit, même quand certaines de ses passions ne nous inspirent rien d'autre qu'un ennui profond, ben si t'as pas envie de passer absolument 100 % de ton temps avec l'autre, chaque seconde de vos existences, c'est que tu ne l'aimes pas, que tu es en mode « Amour Off ».

On demande aux amiEs leur avis, voire à des inconnuEs. « Mon/ma partenaire a fait ça, tu trouves ça normal, toi ? ». « Mon/ma partenaire ne s'intéresse pas à telle partie de moi, tu trouve ça normal ? ». Le couple est publique, voyons, tout le monde à son mot a dire sur votre relation.

Soit tu t'investis, t'y mets du tiens, tu bosses à ce qu'on ait une relation de couple qui dure dure dure. Soit t'es qu'unE sale immature qui mérite que de rester célibataire toute sa vie à avoir des relations éphémères sans aucun intérêt. Tu inspires la pitié, toi qui « n'arrive pas à t'engager ».

Apparemment, ne pas avoir envie de signer un contrat à durée indéterminée incluant vie commune, enfantEs, sexe exclusif et régulier et repassage de chemises, c'est une pathologie.

Tu es unE « phobique de l'engagement ». Pas unE personne indépendantE qui est conscientE de ses choix et de pourquoi il/elle les fait, non non. T'as un problème psychologique (ce qui est la nouvelle insulte remplaçant « tu vas finir en Enfer »). T'es immature. Tu crains un max.

Jolie chanson d'amour.

Jolie chanson d'amour.

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Je me demande ce qui se passerait si on réagissait de la même manière par rapport à toutes les relations humaines.

Attention, sois pas trop amicalE avec cetTE inconnuE rencontréE dans ce bar. Si tu n'es pas sûrE que cette personne peut devenir ton amiE à vie, alors arrête de lui parler.

Pas la peine de présenter cetTE enfantE à ses grand-parentEs. Je veux dire, illes vont mourir bientôt alors où est l'intérêt.

Si tu ne comptes pas habiter toute ta vie dans cette ville, alors pourquoi tu vas y faire tes études ? Tu pourrais te lier d'amitié avec des gens puis partir et que ces relations d'amitié se terminent.

Donc ne parle à personne, ça vaut mieux, ou établis direct un contrat où il est interdit de déménager, interdit d'arrêter de se parler, interdit de mourir.

Ou alors, fais de tes amiEs des « coups-d'un-soir » amicaux. Des gens avec qui tu te marres mais, hein, surtout jamais des rencontres marquantes ou intéressantes.

Tsss… et là j'ai une pensée pour toutes ces personnes formidables que j'ai rencontréEs brièvement. A toutes ces rencontres éphémères inoubliables, comme ce gars qui m'a tapé un speach sur la beauté du monde, qui m'a expliqué comment nous étions « de la matière qui s'essaie à la transformation » comme ça, à 6h du mat', à la fin d'une fête, avec un magnifique lever de soleil et de la chouette musique en fond, et qui m'a laissé dans la tête pendant des mois cette improbable conversation.

A ce client qui, me regardant dans les yeux, m'a dit « si tu as de l'argent, fais des voyages », qui m'a fait réfléchir alors que je rentrais chez moi avec cette liasse de billet à la main, et qui, bien qu'il ne le saura jamais, m'a fait réserver un avion pour quelque-part-loin-et-longtemps qui s'est avéré devenir le plus beau voyage de ma vie.

Je pense à ces voyageurSEs rencontrés par hasard, qui ont rendu une journée et les quelques unes qui ont suivi drôles, inoubliables, extraordinaires. Je pense à cette balade en forêt en leur compagnie, aux paysages, aux éclats de rire.

Je pense à cette fille, un de mes premiers baisers remplis de désir sexuels, cette fille dont je n'oublierai jamais le visage et les moments passés en sa compagnie, un verre de vin renversé sur une table, une crise de larme, ses paroles réconfortantes. Cette fille dont il est impossible de me rappeler le nom.

Je pense à ce garçon et cette passion dévorante qui a duré trois mois, durant lesquels on a volé très très haut dans la passionosphère, avant de se quitter poliment, des étoiles plein les yeux, heureux de s'être connus, d'avoir vécu ça. Parce qu'on était arrivés au bout, que ça valait pas la peine de continuer, et que c'était très bien comme ça.

Je pense à tous ces quelques mots, ces sourires, ces regards échangés. A toutes ces amitiés qui se sont terminées à cause de la distance, ou tout simplement à cause de nos changements respectifs. Qu'est-ce que c'était bon d'être amiEs, et finalement, aucunE de nous deux ne trouve ça grave d'avoir perdu contact. Toutes ces amitiés gagnantE-gagnantE, qui ont duré le temps qu'elles devaient durer, qui ont apporté le bien qu'elles devaient apporter sans finir mal, sans finir en tirant sur la ficelle, en se sentant obligéEs de s'envoyer un SMS de bonne année qui pue l'obligation, les amitiés qui ont commencé simplement et terminé simplement, dont les seuls souvenirs sont positifs.

Je pense à tous ces gens que je ne reverrai peut-être jamais, que je ne souhaite pas particulièrement revoir, mais qui, parfois sans le savoir, ont changé ma vie. Illes sont nombreuxSES et je remercie chacunE d'entre elleux d'avoir croisé ma route.

Et je me dis : ça compte.

On peut poursuivre des chimères, courir sans fin après la promesse d'une relation qui, jamais, au grand jamais, ne se terminera. On peut passer sa vie en sacrifices, à travailler à sa relation de couple, pour ne pas affronter l'angoisse de l'abandon, du changement, de la surprise, de la nouveauté.

Le problème n'est pas le mot « couple », mais ce qu'on y met : la seule déclinaison valable du sentiment amoureux, un package remplis de règles considérées comme allant de soi. On y met une rentabilité, un investissement pas toujours désiré. Un travail affectif normé et obligatoire, à vie. Un droit de regard sur la manière dont l'autre vit sa vie et sa sexualité. Un droit de contrôler la personne qu'ille deviendra : une personne qui doit remplir nos besoins, tous nos besoin, et que nous pouvons accuser de ne pas y arriver parfaitement.

C'est imaginer que l'amour est mathématique, que si on fait les choses « bien », il n'y a pas de raisons que les sentiments changent. Que si on fait les choses « bien », c'est l'autre qui a tort lorsqu'ille s'arrête d'aimer. C'est se permettre de blâmer la personne dont les sentiments changeront en premier. Si tu savais que tes sentiments allaient changer un jour, alors, pourquoi tu t'en engagéE? Pourquoi tu m'as laisséE m'investir dans cette relation? Trahison. Disgrâce. C'est ta faute et uniquement ta faute, si là, maintenant, j'ai mal. Alors, j'ai le droit de te faire te sentir mal, moi aussi. C'était écrit dans le contrat.

Les gens ne nous appartiennent pas, parfois, illes changent, leurs envies changent, et illes ont le droit. Ça fait mal de se dire qu'on ne contrôle rien, que du jour au lendemain, tout peut s'arrêter, mais essayer d'y mettre des règles, de garder l'autre en cage, de faire en sorte qu'ille ait du mal à partir (ou se sente horriblement coupable de le faire), moi, au nom de l'Amour, je trouve ça tout de même un peu culotté.

Considérer qu'une relation était du temps perdu parce qu'elle s'est terminée, que cette relation était « ratée », pareil, j'ai du mal. C'est quoi le problème, vous avez investi dans le mauvais cheval ? Vous vous sentez léséEs que cette personne, finalement, ne corresponde pas à l'image idéalisée que vous vous en faisiez ?

Aimer quelqu'unE, n'est-ce pas plutôt l'accepter dans son anormalité, sa différence, sa liberté, sa personnalité qui n'arrêtera jamais de changer ? Respecter les choix qu'ellui fait pour sa vie, même lorsque nous ne les approuvons pas ?

Aimer, n'est-ce pas tout simplement apprécier les moments en sa compagnie pour ce qu'ils sont, et non pour ce qu'ils pourraient nous apporter plus tard (de la sécurité, de la durabilité, de la stabilité) ? N'est-ce pas l'aimer au moment présent pour ce qu'ille est, et non pour la personne-version-2.0 qu'ille pourrait devenir « grâce à nous » ?

Pourquoi n'acceptons-nous pas les variations d'une relation, les périodes où vous êtes plutôt des amiEs qui couchent ensemble, d'autres où vous êtes des amantEs qui ne couchent pas ensemble, ou d'autres encore où vous êtes seulement de joyeuxSES colocataires et co-parentEs ? Pourquoi prendre chaque changement dans la relation comme quelque chose de négatif ? Pourquoi une relation ne peut-elle aller qu'en crescendo, pourquoi prendre de la distance est-il vu comme un échec ?

Si vous n'aimez votre partenaire que sous certaines conditions et que lorsqu'ille adopte certains comportements, que lorsqu'ille "s'investit", l'aimez-vous vraiment ?

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Sur ce blog:

- Je t'aime si fort... (quand l'amour fait mal)

- Viol ordinaire: se réconcilier sur l'oreiller

L'avis des autres:

- Le privilège monogame - Troll de jardin

- Quatre préjugés sur le polyamour - Lauren Plume

- Les fesses de la crémière - Audren

Références:

- La Salope Éthique - Guide pratique pour des relations libres sereines - Dossie Easton et Janet W. Hardy (Ce livre est incroyablement cool, si jamais).

Rédigé par Decade

Publié dans #Couple, #Articles les plus partagés

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M
Vous lisez beaucoup trop de magazines de filles pour votre bien. Moi ça me fait mourir de rire ces articles, surtout quand ils casent de l'anglicisme et du sexe partout pour faire cool.<br /> <br /> Bon et ouais j'avoue des fois je m'inquiète pour les filles qui les lisent sérieusement.<br /> <br /> Quand même il y a un truc qui manque cruellement à votre description : les enfants. Si on se prend la tête pour faire durer c'est souvent pour créer quelque chose de formidable : une famille avec plein d'enfants mignons. On peut jouer les cyniques et se moquer mais enfin la plupart des gens ne pourront rien créer de plus beau et durable qu'un enfant. Et si on est frustré quand on se fait larguer c'est aussi parce que ça réduit drastiquement nos chances d'avoir le temps de fonder cette fameuse famille. La souffrance d'une personne qui est larguée parce qu'à l'âge où elle se fait quitter ses chances d'avoir un enfant deviennent minimes, c'est pas de la blague.<br /> Retirez ce facteur et ensuite oui je suis d'accord avec vous. Mais finalement votre problème c'est de mélanger mariage et amour. Grosse erreur à la base d'énormément de confusion à notre époque.
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M
Bravo pour tout ce que tu écris, c'est incroyable.
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A
Juste merci. C'es bon de lire ce que je pense sous la plume d'une autre, ce que j'essaie parfois d'expliquer mais qui n'est pas forcément compris. Derrière cet "amour"TM se cachent beaucoup de peurs et il y a aussi, sûrement, en filigrane, l'idée que l'amour est un contrat avec aliénation en astérisque. Tu sais, comme dans les contrats d'assurance, les petites lignes qu'on ne lit pas forcément... "Si tu as de l argent, voyage", voilà un excellent conseil. Peut-être le meilleur.<br /> Amitiés.
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L
Wow, merci beaucoup pour cet article, il a su mettre des mots sur des idées que je ne pouvais formuler depuis des années. <br /> Encore et toujours une question de normalité, même chez des gens qui ne font absolument rien dans leur vie quotidienne de manière considérée "normale" mais qui veulent à tout prix respecter toute l'étiquette de la vie de couple. <br /> Merci encore.
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E
Parceque les etiquettes.. ca rassure. <br /> <br /> Ca offre un canevas, on a plus qu'a remplir des cases ou les definitions sont cadrées, parceque ça aide a se sentir soit, alimenter l'Ego d'un role pour une piece de theatre bien jouée, ca valorise, ça permet aussi comme tu l'ecris si bien le reproche de ne pas respecter le scénario et finalement la deresponsabilisation.<br /> Le couple tel qu'on le connait dans la tradition, c'est l'iphone d'aujourd'hui : du clef en main, plus ou moins ergonomique, au detriment de tes envies, ressenti, respect de toi meme et de l'autre a l'instant "T"
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