Le consentement peut-il être libre?

Publié le 30 Septembre 2015

Le sexe-travail

Dans un de mes précédents textes (« Le sexe est un travail »), j'ai évoqué le sexe comme un effort physique, ou un effort tout court servant à obtenir un résultat (la satisfaction de l'autre) que je considère comme un travail. Le mot travail n'ayant pas nécessairement une connotation négative puisque n'ayant rien à voir avec le fait qu'on l'aime ou non. Travail, ça veut surtout dire activité demandant un effort physique ou mental dans le but d'obtenir un résultat.

J'avais également évoqué les injonctions qui nous poussent à aimer ce sexe-travail et à le pratiquer régulièrement (au risque d'être taxéE de dysfonctionnelLLE ou pas normalE, plus ou moins). En gros, du sexe épanoui et heureux fait forcément partie de la panoplie de la-personne-saine-d'esprit-bien-dans-sa-tête. J'aimerais revenir là-desssus.

(Notons ici qu'en général quelqu'unE qui va mal dans sa tête est considéréE comme devant faire tout ce qui est en son pouvoir pour aller mieux, salut l'injonction, bonjour et pas merci).

Le sexe dont je parlais est surtout l'activité sexuelle telle que décrite par le discours dominant (= enfoncer un pénis dans un quelconque orifice féminin ou mener quelqu'unE à l'orgasme), mais aussi tout ce qui consiste à exciter sexuellement quelqu'unE volontairement et pour sa satisfaction à ellui (verbalement ou visuellement comme les cams, la lingerie, le porno ou le téléphone rose par exemple – ou le facebook sex chat, oui, voilà, essayez pas de vous cacher je vous ai vuEs).

Cet ensemble d'activités représente un effort physique et/ou mental, quelque soit l'enthousiasme (ou le manque de) de la personne donneurSE (j'appelle donneurSE toute personne qui travaille à la satisfaction sexuelle de quelqu'un d'autre – cela ne voulant pas nécessairement dire « faire fonctionner tous ses muscles en même temps ». Ça peut vouloir dire « je laisse mon sexe à la disposition de la personne qui sera satisfaite sexuellement à passer sa langue dessus » ou « je regarde cette personne se masturber parce que ça l'excite elle », par exemple. Et j'appelle receveurSE, cellui qui bénéficie, donc).

Même si le/la donneurSE adore ça, ille risquera quand même au bout d'un moment par avoir mal au corps/être fatiguéE ou éprouvéE (sans que cela soit nécessairement perçu comme négatif, de nouveau, on peut aimer avoir la peau irritée ou des courbatures en souvenir, ou être psychologiquement épuiséE après du sexe intense).

Le sexe-effort ou sexe-travail, pour moi, c'est tout ce qui est l'action sexuelle. Faire du sexe.

Ce qu'on appelle « travail sexuel » est pour moi simplement du travail du sexe rémunéré, mais vu que ces termes font référence à la profession, aux métiers du sexe, je garde « sexe-travail » comme « acte de nature sexuelle dans le but de satisfaire et/ou exciter sexuellement quelqu'un d'autre ».

Or, la société a une idée très précise de ce à quoi ressemble « faire du sexe » et contraint ainsi les deux genres à avoir des pratiques hétérosexuelles ultra normée – et à se demander si illes sont normauxLES de ne pas aimer pratiquer ces actes en particulier.

Des injonctions, quoi.

Ce que l'homme est, ce que la femme fait

Dans le discours dominant, le sexe, pour les hommes, c'est qui ils sont. C'est même une des trois activités que les hommes font avec dormir et manger (et boire des bières, des fois). Les hommes font du sexe parce qu'ils sont sexuels, ils sont comme ça, la seule raison pour laquelle ils sont sortis de l'utérus de leur mère c'est pour aller fouiller d'autres vagins. Un homme qui ne trempe jamais son pénis dans des fluides féminin, qui ne se vide pas les couilles régulièrement, n'est pas vraiment un homme.

Un homme qui ne pratique pas de sexe-travail pénis dans vagin sera considéré comme n'étant pas vraiment un homme, mais une sorte de demi homme raté. Il se verra retirer son identité d'homme. C'est donc presque une femme, ce qui est franchement la honte.

La branlette reste tout à fait normal et on peut te faire la blague de la chaussette pleine de sperme sans que ça soit gênant. Les hommes font du sexe parce qu'ils sont sexe.

Film qui représente la transformation de demi-hommes en vrai hommes grâce à du sexe (pour changer)

Film qui représente la transformation de demi-hommes en vrai hommes grâce à du sexe (pour changer)

Source

Pour les femmes, par contre, c'est différent, le sexe c'est un truc pas naturel qu'elles doivent apprendre (un peu comme un mec qui apprend à passer l'aspirateur, tu vois ? Il trouve ça dur, pas naturel, et même pas vraiment son boulot).

A la base, elles ne sont pas sexuelles, elles sont des anges tombées du ciel genre plus pures que ça c'est pas possible. Elles ont l'innocence des enfantEs (Hey ! Salut Pedobear !). Elles ne connaissent pas le sexe. Elles ne se sont jamais masturbées et un jour, mon Pénis Charmant viendra et me fera découvrir mon orgasme.

Les anges, pour rester des anges (et donc des femmes), doivent rester inatteignables. UN homme, UN SEUL, aura le droit de t'utiliser comme sac-à-foutre pour affirmer son identité d'homme, sans que toi, tu ne perdes ton identité d'ange et que tu deviennes juste le truc-qui-réaffirme-les-hommes-dans-leur-identité-d'homme. Juste le sac-à-foutre, quoi. Il faut donc que le Prince tombe amoureux (de toutes façons c'est écrit dans l'histoire).

La masturbation féminine est taboue et les adolescente en parlent encore très peu entre elles. Normal, c'est l'homme qui est censé te faire découvrir ça.

L'amour, le couple, le sexe

Ah, l'amour… ça fait tourner les têtes, ça rend fou, ça fait des guili-guilis dans l'estomac et ça donne le droit d'établir un contrat de sexe-travail exclusif et régulier.

J'ai nommé : le couple hétérosexuel.

Le ton des magazines féminins, c'est souvent ça : toi, femme, on sait que tu dois faire un travail qui n'est pas naturel pour toi, mais je t'assures que tu peux aimer ça, tiens, d'ailleurs voilà des conseils (incluant souvent l'achat d'un ou deux livres, sextoys ou objets divers, hein, faut bien satisfaire les sponsors). Et surtout, tu aimeras ça quand tu trouveras LE BON. Quand tu seras AMOUREUSE. C'est même un peu comme ça que tu le reconnaîtras. Tu te rappelles, le prince, toussa ? Il te fera aimer le sexe. Si tu n'aimes pas le sexe avec lui, c'est que c'est pas le bon, c'est que tu ne l'aimes pas.

Pour les mecs, les conseils sont différents. Il faut coucher avec plein de femmes et s'exercer à être super-amant et super-chevalier jusqu'à ce que tu pécho super-princesse. On sait que tu ES sexe, donc que même si t'as embrassé la plus belle, t'auras quand même envie de tester les autres.

Donc le ton sera plutôt : on sait que tu t'empêches de faire un truc naturel pour toi, que tu t'obliges à le faire qu'avec une seule fille au nom de l'amouuur et du coup faudra bien t'en accommoder. Mais si tu l'aimes très fort, ça ira, t'auras pas (trop) envie d'aller voir ailleurs.

En gros, le sexe-travail est autorisé seulement dans le cadre du couple pour les femmes et encouragé pour les hommes qu'ils soient en couple ou non. Tromper reste très très très mal donc il faut ne satisfaire qu'une seule personne. Et comme du coup vu que les deux membres du couple risquent de se sentir obligéEs de satisfaire sexuellement l'autre à cause de ce fameux contrat d'exclusivité (les hommes sont sauvages, il faut bien les domestiquer, et si t'es pas le meilleur amant c'est que t'es pas Le Bon et elle va te larguer – comme elles le font chaque fois hein), ben ya une forte injonction à beaucoup baiser mais uniquement dans le cadre du couple (beaucoup baiser = ton couple va bien champagne et piments youplaboum).

Du coup, au lieu de questionner cette envie de baiser (est-ce que nous avons VRAIMENT envie de 3 fois par semaines?) on questionne le fait de pas aimer baiser souvent. Aimer c'est baiser. Baiser c'est aimer. « sexe pénis-dans-vagin gratuit et exclusif donné souvent et volontairement » veut dire Grand Amour avec triple A.

Mon avis, c'est que ça donne du sexe vite, mal, et souvent fait, et par obligation mutuelle, ou pour se prouver à soi-même qu'on aime l'autre ou que son couple va bien. Et si unE des deux en veut plus que l'autre… ben je vous laisse deviner. C'est celui qui veut le plus qui a raison, nous dit l'injonction couple. L'autre doit essayer d'aimer (et donc se forcer à coucher).

Le côté très vicieux de cette injonction est qu'il pousse les gens à elleux-même initier du sexe afin de ne pas s'avouer qu'illes n'ont plus de désir pour leur partenaire (puisque cela, selon le modèle dominant, voudrait dire qu'il faut absolument qu'illes quittent leur partenaire ou alors mettent toute leur énergie à régler le « problème »).

Le sexe c'est bien mais c'est dégueu

Voyons. Nan mais imaginez-vous un peu la scène. DES PÉNIS. Du sperme. De la transpiration et de la salive masculine. Du liquide séminal. Tout ça est fort dégoûtant d'ailleurs pardon mais je vais vomir.

Voilà c'est fait, ça a été, oui, merci.

Mais donc. Comme le corps de l'homme et tous les fluides qui en sortent sont perçus à la fois comme totalement normaux et totalement dégueus, les femmes qui acceptent d'être en contact avec un grand nombre d'hommes sont perçues comme salies et dégueus, un peu genre tu travailles au MacDo et après l'odeur des frites reste imprégnée sur toi. Mais en encore plus dégueu.

Les pénis sont dégueus mais le sexe (tel que perçu par le discours dominant) inclut forcément la présence de pénis. Le sexe est donc dégueu, les hommes sont dégueus, et toutes les femmes qui sont en contact avec du sexe-travail incluant des pénis deviennent dégueus.

Unique manière de rester propre, encore une fois : jusqu'à ce que la mort nous sépare.

Kit pour sexe propre

Kit pour sexe propre

Quand le patron exploite

Les injonctions font en sorte que les hommes ne questionnent pas leur envie d'être bénéficiaires de sexe-travail (modèle dominant : pénis dans vagin), et que les femmes ne questionnent pas leur absence d'envie de l'effectuer.

Que l'homme s'inquiète de ne pas tout connaître (puceau) et que la femme s'inquiète de trop en savoir (salope). Elles donnent à l'homme la place d'initiateur, de dominant.

Les injonctions font en sorte que personne ne réfléchisse avant de se mettre en couple. Ou que le sexe paraisse sale si il est effectué avec plus d'une personne de sexe masculin. L'injonction au couple nous pousse à penser que nous sommes incompletEs sans unE partenaire de vie, que sexe veut forcément dire amour et qu'il est l'ingrédient indispensable du couple qui marche (donc la preuve que tu es quelqu'unE de sainE d'esprit).

Ou nous fait croire que le Sexe avec un grand Q, c'est « préliminaires-coït-éjaculation de l'homme », activités qui permettent en général à l'homme de trouver forcément du plaisir alors que sa partenaire femme aura plus de mal.

En fait, les injonctions nous font tout mélanger. Elles nous font penser que certaines pratiques= THE SEXE, que sexe-travail = amour, que amour = couple, que couple = sexe, que amour = désir, que désir=sexe-travail, désir=estime de soi, etc.

Or, il ne faudrait pas confondre sexe-travail (faire du sexe) et sexe-relation (ressentir du sexe).

La relation sexuelle

La relation sexuelle, grande absente des cours d'éducation sexuelle (d'éducation au sexe-travail, vous voulez dire?)…

Le sexe travail, comme expliqué précédemment, c'est tout ce qui se fait. Le sexe-relation, c'est tout ce qui ne se fait pas. Et là tu te dis Decade putain – pardon je voulais pas te vexer, mais donc tu te dis Decade enfin, si le sexe-relation c'est pas du sexe, alors sérieux c'est quoi ?

Ben tout ce qui se ressent. Le désir. La tension sexuelle. Le fantasme. L'envie de.

Beaucoup de femmes ont du mal à expliquer où, exactement, commence le harcèlement de rue. Si vous vous êtes déjà essayées à cet exercice casse-gueule, vous avez dû vous rendre compte que les mêmes mots peuvent être oppressant venant de la bouche d'un homme mais pas d'un autre. Ou que des regards vous ont déjà donné l'impression d'être violée alors qu'un compliment relou-de-base vous a parfois fait plaisir parce qu'il ne semblait pas intéressé.

Le sexe passe par plein d'autres choses que les actes désignés comme « sexuels », ou même des mots ou des gestes tout court. En fait, le sexe-relation, c'est une énergie. C'est le message qui passe entre ton/ta partenaire et toi.

(Dans le cas de harcèlement de rue le message est souvent agressif, même si il ne passe que par les yeux. Dans le cas de désir mutuel, le message c'est plutôt "j'ai trop envie de tôaaaaaaaa!!")

J'ai connu des conversations bien plus sexuelles que quelques allers-retours de pénis dans vagin. Parce que tout s'est joué dans les yeux, les mots, le ton de la voix. J'ai déjà baisé grave sans même toucher la personne.

Si le sexe-travail, c'est les lettres et les mots, le sexe-relation, c'est ce que tu décides de dire avec.

Pour parler plus concret : tu tailles une pipe, le message que tu veux faire passer, ça peut autant vouloir dire bon, c'est pas tout ça mais j'espère que tu vas jouir bientôt, que oh mon dieu je n'ai jamais pris autant de plaisir à sucer un pénis. Pourtant, physiquement, en terme d'action sexuelle, de sexe-travail, ça peut être genre, le même (et t'auras tout autant mal à la mâchoire si ça dure trop longtemps).

Comprendre le sexe-relation, c'est comprendre que c'est pas parce qu'on baise pas qu'on n'a pas de vie sexuelle. Que la tension sexuelle peut se transmettre par infiniment d'autres gestes que de pauvres allers-retours à peine désirés.

C'est comprendre aussi qu'on ne peut rien quantifier… Le désir ne se calcule pas au nombre de rapports, pas plus que l'amour ne se calcule au nombre de SMS envoyés.

C'est dans le sexe-relation que le consentement se joue. La relation avec le partenaire peut être amicale, amoureuse, financière, purement sexuelle… Dans tous les cas, les deux partenaires devraient pouvoir dire oui ou non à n'importe quel acte et n'importe quel moment en sachant que l'autre pourra l'entendre. Et comme un non, c'est souvent dur à dire, qu'ille pourra l'entendre dès la première fois.

Même si ça fait longtemps. Même si c'est son anniversaire. Même si t'avais promis. Même si ille t'a payéE.

Consentement et injonctions

Le consentement, c'est pouvoir dire oui ou non.

Sauf qu'on a tendance à considérer que ton oui n'est valable que si ton consentement est parfaitement libre (genre, si tu n'as pas besoin d'effectuer du sexe-travail).

Mais pourtant, on a des données déjà ancrées en nous, avant même que la proposition de sexe ne se fasse. Tout ce qui fait que tu choisis de dire oui (et à quelles pratiques en particulier) alors que ton/ta partenaire pourrait entendre ton non. Que tu pourrais dire non, que tu voudrais éventuellement le faire, mais pour des raisons qui n'ont rien à voir avec ton/ta partenaire, tu peux pas, tu te sens obligéE ou t'as besoin de dire oui.

On n'est jamais vraiment sans patron, jamais vraiment indépendantE (ou alors on paie quand même au patron Etat). On est touTEs déjà influencéeEs dans notre manière d'effectuer du sexe-travail par des injonctions au couple, à l'hétérosexualité, au sexe régulier avec des pratiques précises et un cadre particulier. Des injonctions à la normalité, quoi.

Si on doit attendre d'être complètement libre avant de pouvoir initier du sexe-travail, on pourra attendre longtemps. En gros, le consentement ne sera pas libre tant qu'il y aura des oppressions.

Parfois le patron oppresseur exploite vraiment trop. Des fois, le consentement est donné, le sexe est même initié, mais c'est un consentement pourri, un consentement de merde. Un consentement qui a besoin pour raison x y, mais qui veut pas. La faute à qui ? Pas aux personnes qui le donnent, à mon avis. Un choix entre deux options pourries est un choix quand même, et il se respecte.

Il y a des abus de faiblesse. Des personnes qui profitent de situations difficiles pour se faire offrir du sexe. Mais seulE le/la victime présuméE peut décider si ille était, ou non, en situation de faiblesse et qu'il s'agissait d'un abus.

Après on peut aider, ouvrir la parole, tendre des mains. Mais c'est autre chose. Répondre oui ou non à la place de quelqu'un, ça ne sert à rien.

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L'avis des autres:

- Le privilège et les relations intimes (Troll de jardin)

- Réflexions sur le consentement et le désir dans la prostitution (Polyvalence)

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M
Beaucoup de choses vraies et bien écrites -quoique dans un sacré fouilli!- mais toujours beaucoup d'agressivité. Ce système que vous décrivez excessivement méchamment a bien sûr ses limites mais enfin est-ce que tenter de le casser amènera quelque chose de plus beau ? Les rares couples que j'ai vu le briser fièrement étaient rarement enviables et sentaient souvent la dépression ou le ressentiment.
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L
Ouais mais alors... Ce que tu dis me parait super pertinent, personne ne peut décider à la place des autres de leur consentement ou non-consentement. Et pourtant, décider pour soi, c'est pas si simple non plus. Après une prise de conscience féministe, on se rend souvent compte de plein de choses, et notamment on apprend à placer le mot "viol" sur ce qu'ont vécu d'autres personnes, et souvent beaucoup plus difficilement sur ce qu'on a vécu soi-même (c'est du moins quelque chose que j'observe souvent). La question de savoir ce qu'est le consentement, ce que vaut tel ou tel consentement, reste douloureusement en suspens, en particulier dans certaines situations épineuses, par exemple quand il s'agit de très jeunes filles ayant des relations avec des hommes plus âgés... Une même personne peut évidemment revenir sur son consentement, ce qui montre à quel point les choses sont complexes... Et bien sur tout ça pose la question de la différence catégorique que l'on fait géneralement (y compris au sein du feminisme) entre consentement et non-consentement et donc entre viol et non-viol... Si même les victimes ne savent pas toujours, je trouve extrêmement difficile de savoir quoi dire, quoi faire, comment éduquer les garçons et les hommes, alors qu'on est soi même parfois tout a fait paumée...
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